Dans le cadre de l’engagement du Congrès 2021 à mettre en place des espaces accueillants, nous reconnaissons l’importance de reconnaître et de respecter les identités individuelles. Dans le contexte de notre processus d’inscription, les congressistes sont invité·e·s à indiquer leurs pronoms qui figureront sur leur porte-nom (en plus de leur nom et de celui de leur organisation).
Pourquoi indiquer des pronoms
« L’identité sexuelle désigne l’expérience intime et personnelle de se sentir femme, homme, les deux, aucun des deux ou autrement, selon où l’on se positionne sur le continuum de l’identité sexuelle. Les noms et les pronoms sont deux manières fondamentales d’exprimer l’identité sexuelle et déterminent comment celle-ci sera perçue par autrui. Pour autant, les pronoms masculins ou féminins traditionnels (il, elle, lui) ne correspondent pas à l’identité sexuelle de chacun. » (Commission ontarienne des droits de la personne)
Les mots qu’utilisent les gens pour se définir et définir les autres sont très importants. L’utilisation de termes appropriés peut servir à affirmer l’identité et à contester les attitudes discriminatoires. L’utilisation de termes non appropriés peut miner les capacités, s’avérer dégradante et renforcer l’exclusion. De ce point de vue, l’usage actuel de pronoms non binaires, comme “they” en anglais, fait écho à l’évolution, sous l’influence des mouvements féministes, du terme “Madame”, aujourd’hui fréquemment employé à l’égard de toute femme, mariée ou non, ou encore à l’utilisation du nom de jeune fille des femmes mariées » . La Commission de la santé mentale du Canada cite l’acceptation des pronoms associés à l’identité comme un facteur pouvant contribuer à réduire les risques de suicide chez les personnes transgenres.
Indiquez vos pronoms
Dans le cadre du processus d’inscription au Congrès 2021, chaque congressiste sera invité·e à identifier son ou ses pronoms comme suit (on peut sélectionner plus d’un choix) :
- Elle
- Il / lui
- Iel
- Ille
- Un autre, veuillez préciser
- Pas de pronoms; ne référer à moi que par mon nom
- Préfère ne pas le dire
Pourquoi les personnes cisgenres devraient préciser leur pronom?
Pour créer un espace véritablement accueillant et sûr, il est nécessaire de normaliser la spécification des pronoms par tou·te·s les congressistes :
« Pour les personnes cisgenres, c’est un moyen relativement peu risqué d’afficher leur conscience de l’importance des pronoms [et] de rappeler à leurs pairs cis la nécessité de penser à l’identité par laquelle chaque personne choisit d’être désignée », explique Margaret Robinson, professeure adjointe à l’Université Dalhousie, une personne bispirituelle d’Eski’kewaq, membre de la Première Nation de Lennox Island, dont le pronom est « elle » […] Ce geste montre aussi aux personnes de genres marginalisés que vous êtes leur allié·e, dit [Lee] Airton. « Si le porte-nom [sur le bureau de la réception d’un cabinet médical] précise un ou des pronoms, cela a une énorme signification pour moi » (N. Michie, Chatelaine, 8 décembre 2020).
Reconnaître les pronoms
Il importe de respecter les pronoms spécifiés par chaque personne. Si vous n’avez pas l’habitude d’utiliser des pronoms non binaires, Egale Canada note qu’« il est normal qu’une nouvelle habitude prenne de la pratique, mais il importe aussi de démontrer que l’on fait un véritable effort. Si vous vous trompez accidentellement de pronom pour désigner une personne, même en son absence, corrigez-vous simplement et engagez-vous à ne pas vous tromper la prochaine fois […] Tout le monde peut se tromper, ce n’est pas grave. Après vous être excusé·e, ne vous attardez pas à votre erreur. Rappelez-vous que ce n’est pas à la personne dont vous avez mal cité le genre de vous consoler d’avoir commis une bévue » (Egale Canada).
Il est également important de réaliser que la définition de l’identité de genre est profondément personnelle et que les pronoms ne désignent pas nécessairement une identité de genre particulière. Il n’est pas nécessaire de connaître le sexe de quelqu’un mais, quand quelqu’un partage ses pronoms, il est essentiel de l’honorer. À l’inverse, il est important de partager les pronoms pour remettre en question la manière dont nous avons été conditionnés à émettre des hypothèses sur les personnes qui peuvent être préjudiciables aux personnes trans, non binaires et de genre non conformes ou de genre divers.
Le Code de conduite virtuelle du Congrès 2021 nous aidera à créer un espace accueillant et sûr pour tou·te·s les congressistes. Communiquer, utiliser et respecter les pronoms est un élément important de cette stratégie.
Ressources complémentaires
Plusieurs excellentes ressources faciles à lire vous permettront d’en apprendre davantage sur ce sujet. En voici quelques-unes :
- Gender wiki
- Inclusive and Affirming Language, Egale Canada
- Know Your Gender Pronouns, Egale Canada
- Pronoun Usage Guide, Egale Canada
- Questions et réponses sur l’identité sexuelle et les pronoms, Commission ontarienne des droits de la personne
- Sharing Your Pronouns—What It Means And Why You Should Consider It, N. Michie, Chatelaine, 8 décembre 2020
- The Gender Unicorn, Trans Student Educational Resources
Remerciements
Le Congrès 2021 tient à remercier Christine Hsu (iel, elle), consultante en apprentissage de la diversité et de l’inclusion, stratège et conceptrice pédagogique, de ses conseils sur la stratégie de pronoms du Congrès 2021. Comme Christine le note avec raison, la création d’un espace de congrès accueillant va bien plus loin que la communication des pronoms et des besoins de chacun·e; pour être considérée comme une alliance efficace, elle doit inclure du travail rémunéré pour les personnes trans et non binaires. Christine Hsu collabore avec les organisateur·trice·s du Congrès à la planification d’un déroulement quotidien qui assure la sécurité accrue de l’ensemble du Congrès, la disponibilité de personnes-ressources en cas de besoin et la responsabilisation du comité organisateur en cas d’incident.
Un grand merci à Andrealisa Belzer, la co-responsable du comité C2021 pour l’équité, la diversité et l’inclusion pour son engagement et ses idées sur la création de lieux sûrs et accueillants pour tou·te·s les délégué·e·s du congrès, y compris les personnes de sexe et d’âge différents.